Apprenez-en plus sur la pêche durable
Depuis les années 1980, l’aquaculture a pris une ampleur considérable à travers le monde, transformant l’industrie de la pêche. Les bienfaits de l’élevage du poisson sont évidents : cette méthode permet de répondre à une demande croissante et évite l’épuisement des populations de poissons sauvages. Mais l’aquaculture est-elle la réponse à tous les défis de l’industrie de la pêche ? Quoi choisir entre les produits d’élevage et ceux issus de la pêche ?
Pour honorer le Jour de la Terre qui concluait les festivités pascales cette année, nous avons pensé que partager un article sur l’aquaculture serait une belle manière de sensibiliser le public aux progrès environnementaux réalisés par l’industrie de la pêche.
Qu’est-ce que l’aquaculture ?
L’aquaculture est la culture de végétaux ou d’animaux en milieu aquatique. Cette pratique est bien plus ancienne qu’on pourrait le croire ; il y a plus de deux mille ans, les Chinois élevaient déjà des Koïs !
© Photo by Chris Sheldon on Unsplash
Aujourd’hui, alors que la demande pour les produits de la mer est en constante augmentation, il est devenu impossible de répondre aux besoins de l’humanité entière uniquement par la pêche, sous peine d’épuiser totalement les stocks sauvages. Ainsi, plus de la moitié des poissons et fruits de mer que nous consommons proviennent de l’aquaculture.
Au Canada, environ un cinquième de notre production en dérive, générant néanmoins le tiers des revenus de notre industrie halieutique. Le Canada produit surtout du saumon (plus des deux tiers des élevages) et des moules, ainsi que de la truite et des huîtres.
Est-elle écologique ?
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Comme toutes les industries, l’aquaculture est en constante amélioration. De nouvelles technologies plus vertes et efficaces sont développées par les groupes scientifiques. Actuellement, les piscicultures (aquaculture de poissons) sont majoritairement composées de cages en filet, offrant un contrôle limité sur les déchets des poissons d’élevage, qui finissent par sédimenter dans les fonds marins. Les bassins de confinement fermés, une alternative prometteuse, pourraient améliorer l’impact environnemental des piscicultures à l’avenir.
Il arrive que certains poissons s’échappent des cages et se retrouvent dans la nature, risquant de se reproduire avec les poissons sauvages et affectant leur diversité génétique. Ce risque persiste malgré les techniques pour prévenir la reproduction des poissons d’élevage dans la nature, comme celles discutées dans notre article sur les OGM.
Les certifications
L’aquaculture reste un choix judicieux grâce aux programmes BAP et ASC d’organisations qui veillent à ce que les produits d’aquaculture soient les plus responsables possible aux niveaux écologique et éthique. Certaines piscicultures non certifiées peuvent présenter des lacunes, notamment en termes de respect animal, avec des poissons souvent entassés et un haut taux de mortalité (jusqu’à 25% est considéré comme acceptable). Heureusement, certaines compagnies comme True North Seafood s’engagent dans le développement durable et obtiennent plusieurs certifications.
© Photo by True North Seafood Co. Ltd.
Les produits d'aquaculture sont-ils une meilleure option que ceux de la pêche ?
Au Canada, nous pouvons être fiers de nos bonnes pratiques et de nos multiples pêcheries durables. Nous avons d’ailleurs partagé un article à ce sujet. Allez y jeter un coup d’oeil si vous l’avez manqué !
L’aquaculture ne devrait pas remplacer la pêche, mais agir comme complément en réduisant la pression sur les populations sauvages ciblées par la pêche. Les produits de la pêche peuvent être une option écologique si vous optez pour des choix locaux ou des pêcheries certifiées durables utilisant des méthodes de pêche non destructives. Nous vous invitons à consulter cet article pour en savoir plus sur les différentes techniques de pêche et mieux choisir vos produits de la mer.
Des applications au service des consommateurs
Les certifications et informations sur la traçabilité des produits sont de plus en plus populaires et essentielles pour une consommation durable. Des programmes comme Seafood Watch, SeaChoice et Ocean Wise permettent aux consommateurs de s’informer et de faire des choix plus responsables.
Conclusion
Visiter la poissonnerie est un peu comme une sortie au verger. Il est toujours préférable de cueillir quelques fruits à chaque pommier plutôt que de remplir son panier à partir du même arbre. Une population de poisson peut s’épuiser de la même manière. La leçon du jour est donc la variété ! Votre poissonnier vous encourage à tenter de nouvelles expériences lors de votre prochaine visite : c’est bon pour l’environnement, la santé et le moral. Bon appétit !
Remerciements
Nous remercions notre collaborateur Jean-Christophe Sicotte-Brisson, étudiant en biologie à l’Université du Québec à Montréal, pour la rédaction de cet article.
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