Tout savoir sur la morue

Tout savoir sur la morue

09 April 2018Lin Qiu Yi Wan

Longtemps considérée comme un moyen de subsistance lors de la grande épopée de la pêche, la morue occupe une place importante dans notre histoire. Appréciée dans les Antilles comme ici, nutritive et savoureuse, la morue fascine…

Mais la connaissez-vous vraiment ?

 

Quelle est la différence entre la morue et le cabillaud ?

Une question fréquente !

La morue porte plusieurs noms : morue, morue de l’Atlantique, morue franche, cabillaud. La morue de l’Atlantique et la morue franche sont des espèces différentes. Quant à la morue et au cabillaud, les deux appellations représentent la même espèce, soit le Gadus morhua. La différence entre la morue et le cabillaud réside dans leur conservation; la morue désigne un poisson qui a été séché et salé, alors que le cabillaud désigne plutôt un poisson frais et entier. Au Canada, nous consommons beaucoup de morues, qui proviennent de la pêche commerciale.

Le saviez-vous ?
La morue migre entre février et avril dans des eaux dont les températures varient entre 4° et 6° C. Elle pond 2,5 millions d’œufs par tranche de 5 kg de son poids; elle pond donc jusqu’à 9 millions d’œufs !

 

Petite histoire de la pêche de la morue au Canada

La morue est pêchée depuis 5 à 6 siècles. Elle est d’ailleurs un moyen de subsistance pour les Amérindiens depuis des millénaires !

Les Basques et les Bretons en font la découverte lors de leurs premières explorations et croisent alors leur savoir-faire à celui des Amérindiens pour concevoir un produit recherché: la morue salée et séchée. À partir de cet instant, le commerce de la morue devient très lucratif en Europe. En 1497, l’endroit de pêche de prédilection est révélé au grand jour et les Grands Bancs de Terre-Neuve et du Labrador attirent immédiatement l’attention. Portugais, Espagnols, Français et Anglais se ruent vers une pêche qui deviendra l’une des principales raisons des mouvements de colonisation vers les provinces maritimes !

Dans cette frénésie que l’on appelle la grande épopée de la pêche, la Gaspésie héberge, à l’époque, les deux plus grandes compagnies. À ce jour, elle fait partie des territoires qui ont permis le développement des pêches dans l’est du Canada.


© Photo by Ilona Bellotto on Unsplash

Bref, c’est-à-dire que la morue a fortement contribué au développement des maritimes et de la côte est américaine, l’auriez-vous cru ?

Le saviez-vous ?
La pêche de la morue est si profondément ancrée dans les racines gaspésiennes qu’une route de la morue a été créée en son honneur ! Fiers de son histoire, les Gaspésiens vous invitent donc à suivre ses traces à travers des musées et des destinations touristiques originales. 

 

Petite histoire de la pêche de la morue au Canada

À travers les années, la pêche est devenue de plus en plus développée et la quantité de poissons capturée de plus en plus importante. Si bien qu’en 1982, jusqu’à 517 000 tonnes de morues ont été capturées dans le golfe du Saint-Laurent et dans les provinces atlantiques.

Toutefois, la production de morue a rapidement diminué, et le ministre des Pêches a mis en place un moratoire. Même après 5 ans de moratoire, comme la population de morues ne reprenait pas de vigueur, d’autres mesures ont été mises en place. Plusieurs espèces de morues ont été inscrites sur la liste des espèces menacées et en voie de disparition au Canada. Les populations de phoques, principaux prédateurs de la morue, ont été contrôlées et les sites de reproduction de morues ont été protégés. Des quotas stricts, des périodes de pêche précises et un encadrement rigoureux ont également été mis en place pour la pêche à la morue. Aujourd’hui, ces mesures sont toujours appliquées.

 

Où pêche-t-on la morue ?

Pêchée de différentes façons (au chalut de fond, au chalut pélagique, à la palangre, au filet ou à la ligne), la morue se retrouve à de nombreux endroits dans le monde : dans la mer du Nord, dans la Manche, en Atlantique Nord-Est, dans le golfe de Gascogne, en France et dans le sud de la Bretagne.

Au Canada, les chalutiers capturent principalement la morue dans les eaux internationales des Grands Bancs de Terre-Neuve, avec des réglementations strictes en place. Les produits de morue disponibles dans les poissonneries canadiennes sont généralement importés, provenant du Pacifique ou de pays de l'Atlantique Nord comme la Norvège et l'Islande, contribuant ainsi à stabiliser les populations de morues dans les provinces maritimes.

Quant à la meilleure période d'achat de la morue fraîche, bien qu'elle soit disponible toute l'année sous différentes formes (salée, séchée, en filets ou entière), les meilleurs résultats de pêche sont généralement observés durant les mois de mars, avril, octobre et novembre en Europe.
 

Comment la savourer ?

En ce qui concerne les façons de savourer la morue, les recettes sont nombreuses et diverses. Les acras de morue, une spécialité des Antilles, ainsi que la brandade de morue sont des exemples populaires. La morue est également consommée dans des plats traditionnels comme le fish and chips en Écosse et en Irlande du Nord. Pour ceux qui préfèrent savourer la chair naturelle du poisson, elle peut être poêlée, grillée au barbecue ou simplement ajoutée à un léger bouillon tomaté.

Le saviez-vous ?
La spécialité grecque et turque, appelée tarama ou taramasalata, est composée d’œufs de cabillaud fumés et mélangés. Appréciée en Méditerranée, elle augmente en cote de popularité à Paris comme apéritif. Essayez-la sur un petit pain de campagne ! 

Bienfaits sur la santé

La morue est un poisson bénéfique pour la santé, car elle est faible en gras, contient peu de calories et est riche en protéines, en sels minéraux et en vitamines B12, B3, B6 et D, ainsi qu'en acides gras oméga-3. L'huile de foie de morue, bien que peu appréciée pour son goût, est réputée pour ses bienfaits sur le développement physique et intellectuel, en raison de sa teneur élevée en vitamine D, reconnue pour améliorer la performance cognitive.

La morue est donc une espèce de poisson prisée à travers le monde entier. Nous avons la chance de pouvoir la déguster fraîche à longueur d’année. Si vous ne la connaissez pas encore, essayez-la !

 

Sources

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